Connaissez-vous Kaspar Förster, ce musicien cosmopolite à la vie peu commune ? C’est l’une des figures majeures du 17e siècle musical. Né en 1616 à Oliwa, il fait ses premières armes musicales avec son père, libraire et maître de chapelle à Gdansk. Il poursuit sa formation à Varsovie avec Scacchi, puis à Rome avec Carrissimi. On trouve sa trace à la cour de Venise et à Florence. Il rejoint la chapelle royale de Ladislav IV à Varsovie en 1637, il y restera jusqu’en 1652. Chanteur alto et basse très apprécié, véritable star à son époque et bien rémunéré, Kaspar Förster voyage à travers l’Europe en tant qu’émissaire royal. Nommé maître de chapelle à la cour du roi du Danemark Frédéric III entre 1660 et 1667, il hérite également du poste de son père à Gdansk. Il voyage à nouveau vers l’Italie, visite Hambourg et Dresde dans les années 60, et meurt à Oliwa en 1673. Son oeuvre regroupe 48 pièces d’une virtuosité ciselée. Les parties écrites pour la voix de basse sont remarquables pour leur difficulté et l’étendue de la tessiture : Förster les chantait lui même et était réputé pour l’ambitus remarquable de sa voix. Ses compositions dénotent l’influence de compositeurs tels que Carissimi et Monteverdi. Des parfums d’Italie se dégagent de ces pages, mais on est frappé par sa manière d’intégrer au discours le fameux Stylus Phantasticus, mode de composition instrumentale répandu en Europe du Nord, qui gagne ici les parties vocales. Les Traversées Baroques proposent ici un programme virtuose qui met en valeur chacun des chanteurs et instrumentistes, pour mettre à l’honneur ce compositeur encore méconnu…
Anne Magouët soprano • Paulin Bündgen alto • Vincent Bouchot ténor • Renaud Delaigue basse • Judith Pacquier & Liselotte Emery cornettini • Jasmine Eudeline & Clémence Schamming violons • Ronald Martin-Alonso & Nora Roll viole de gambe • Laurent Stewart orgue, clavecin • Etienne Meyer direction
Ce programme a fait l’objet d’un enregistrement discographique paru chez K617 en 2015. Il a été donné en concert au festival du Haut-Jura, au festival international de Sarrebourg, au festival Couleurs Baroques de Ridisheim ou encore à l’Opéra de Dijon. En 2018, il a été joué au Festival La Folia (Suisse), et repris en janvier 2020 à l’Arsenal de Metz.