C’est en 1611 que l’imprimeur vénitien Giacomo Vincenti publie les Offertoria Totius Anni et communions totius anni. Cette édition contient toutes les compositions de Mikolaj Zielenski connues à ce jour, un total de 113 compositions pour voix et instruments. Que savons-nous de Mikolaj Zielenski ? Fort peu de choses assurément, et c’est plus dans le sillage d’un personnage qui joua un très grand rôle dans sa vie, qu’il faut rechercher les traces de ce grand musicien à la jeunesse inconnue et dont nous ne savons rien de la formation musicale. Il s’agit de l’évêque Wojciech Baranovski (1548 – 1615). Traversant tous les règnes des souverains et grands Ducs de Lituanie depuis Sigismond Auguste à Sigismond III en passant par Stephen Bathory, ce fonctionnaire ordonné prêtre en 1581 déploya une intense activité en faveur de l’église polonaise. Baranowski devint évêque de Plock en 1590, et voyagea notamment à partir de ce moment là vers l’Italie. On sait que son itinéraire comprenait Rome, Padoue et, selon toute probabilité, Venise et Milan. il n’est pas impossible qu’il ait été accompagné par un musicien qui était peut-être Mikolaj Zielenski, originaire de Warka. Si le doute plane toujours sur cette hypothèse, Zielenski que l’on voit mentionné pour la première fois en 1604 comme organiste employé par Baranovski, occupait vraisemblablement cette fonction lors du voyage en Italie. Une analyse plus poussée de sa musique montre également une très forte connexion avec Venise : l’influence des Gabrieli se fait sentir. On trouve également dans son œuvre une piste supplémentaire: il propose des diminutions dans un style très proche de celui du cornettiste Giovanni Bassano, alors basé dans la Sérénissime : l’hypothèse la plus probable serait de penser qu’il a pu séjourner dans cette ville et avoir un contact rapproché avec les principaux acteurs musicaux de l’époque.