Etranges, fantasques, théâtrales, extraverties, vocales, fantastiques : à mi chemin entre la chambre, l’église et le théâtre, les Canzoni et autres Sonates instrumentales font leur apparition à l’aube de la période baroque, et sont contemporaines des polémiques célèbres (Claudio Monteverdi et Giovanni Maria Artusi, entre autre) qui virent la naissance du stil moderno, en regard du stil antico. À la fin du 16è siècle, le rôle de tout bon instrumentiste est l’imitation du chant et de la voix humaine, souvent en doublant les chanteurs, parfois pour remplacer un chanteur manquant dans la polyphonie. Peu à peu, l’instrumentiste s’émancipe de cette pratique, notamment par l’ajout de diminutions : ces petites notes et formules qui permettent de passer d’une valeur longue à une autre note en diminuant sa valeur rythmique vont permettre de pouvoir envisager la naissance d’un répertoire spécifiquement instrumental, et de plus en plus virtuose et extraverti. Les premières sonates de l’histoire del a musique porteront d’ailleurs le nom de «chansons », appelées en italien Canzone. Si certaines de ces premières sonates restent souvent inspirée d’une forme vocale, d’autres nous plongent rapidement dans l’exploration d’un « nouveau monde », dans lesquels inventivité, virtuosité et innovation sont les maitre mots.